À REBROUSSE-DICK

    (Voir la liste des autres articles, chroniques et critiques republiés sur le site.)
    En 1979, dans le no 3 de son fanzine Point Final, Jérôme Piroué publiait une interview de Philip K. Dick qu'il avait réalisée au Festival de Metz en 1977. Contacté par mes soins, il n'a opposé aucune objection à ce qu'elle soit reproduite sur ce site. Je l'en remercie... et te laisse découvrir cette rareté.


« Je suis appelé Ubik
mais ce n'est pas mon nom. »


     Depuis plusieurs années déjà, dans le monde de l'édition française de SF, c'est « l'année Philip K. Dick ».

     On pourra situer le début de cette vogue extraordinaire pour l'oeuvre de Ph. K. Dick dans un premier temps vers 1968, avec la véritable découverte de celle-ci, puis aux années 74/75, avec la réédition groupée chez « J'AI LU » de plusieurs de ses tout grands chef-d'oeuvres Dr Bloodmoney, Le Maître du Haut-Château et surtout Ubik (ainsi que son premier roman Loterie solaire, Simulacres et À Rebrousse-Temps, ouvrages tout de même un rien inférieurs aux précédents).

     Certains pourront trouver excessif de situer le début de cette « Année Ph. K. Dick » aussi loin, mais il faut se souvenir que déjà en 75 les grands éditeurs de SF se battirent pour avoir l'exclusivité du « dernier Dick » (à l'époque Le Prisme du Néant) avant de successivement se désister après lecture du dit-roman — injustement jugé décevant1) en faveur du « Masque SF », alors une collection d'importance secondaire. Et c'est sans conteste pendant cette période qu'a été publié le plus grand nombre de livres de Dick (une quinzaine).

     Le paroxysme de cette période ça a été la visite de Dick en France en fin Septembre 77, lors du 2ème Festival International de la SF de Metz, au cours duquel nous avons réalisé la présente interview. J'ai parlé de paroxysme, et celui a été inévitablement suivi par un déclin d'intérêt pour notre auteur, marqué par la conférence qu'il a donnée au cours de ce Festival et qui en a refroidi plus d'un, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire dans le précédent « P. F. ». Mais certains auront pu depuis réviser leur jugement en lisant cette conférence (la nuance est d'importance) dans « L'Année 77-78 de la SF et du Fantastique », et les autres en se « délectant » de Substance Mort, dernier roman de Dick paru à ce jour, et unanimement reconnu comme un de ses chefs-d'oeuvre.

     Et au début de cette année 79, alors que l'oeuvre romanesque semblait à peu près épuisée, Dorémieux lui consacra une anthologie chez « Casterman », Les Délires Divergents de Philip K. Dick, fort bien reçue par la critique qui, après avoir vu en lui un des meilleurs romanciers de notre temps, découvrait l'excellent (et prolifique) conteur qu'il était. Ce recueil fut bientôt suivi par un Livre d'or de Ph. K. Dick (Presses Pocket) par Marcel Thaon, son « spécialiste » français, où je m'étonne (avec un certain plaisir) de ne pas y voir figurer De par sa couverture2 que nous publions dans les précédentes pages, au profit d'un texte figurant dans cette dernière anthologie que je n'avais pas cru bon retenir pour P. F..

     Mais laissons là l'oeuvre pour en venir à l'homme, dont il sera d'avantage question ici.

     Ne l'ayant jamais rencontré auparavant, l'image de Dick qui s'était imposée à moi, c'était celle que l'on peut trouver sur les dos de jaquettes des « J'AI LU « : celle d'un homme d'âge mûr, au visage plutôt rond, à la barbe et aux cheveux noirs, au regard songeur, presque rêveur. L'homme rencontré à Metz était tout autre, au point que je ne l'ai pas reconnu tout de suite. N'ayons pas peur de déclarer les choses sans détour : le bonhomme avait pris un certain coup de vieux. La barbe avait tourné au gris et le haut du crâne s'était abondamment dégarni ; les traits s'étaient affaissés, allongeant l'expression du visage et affligeant sa stature imposante d'une « protubérance » très peu esthétique au niveau de l'estomac. Restent un regard très pénétrant (mais dénué d'agressivité) et un humour étonnant accompagné d'un rire tonitruant qui rivalisaient avec les tenants du titre présents cette année-là à Metz, tels Harlan Ellison ou Harry Harrison (ou John Brunner, dans une finesse et un flegme plus britanniques).

     Comme j'ai eu l'occasion de le dire au cours du compte-rendu de Metz dans P.F.2 j'étais paniqué à l'idée d'aborder le « Grand Homme » (air connu), mais à force de le côtoyer, cette appréhension perdit sa raison d'être. Je l'accostai donc, en toute fin de Festival, à une heure déjà avancée de l'après-midi (c'est-à-dire à un moment finalement peu propice) et je lui demandai une interview qu'il m'accorda sans hésiter, pas avant, tout de même, de lui avoir permis d'aller manger un morceau.

     Une heure plus tard, à proximité du bar, Ph. K. Dick accepta de répondre à toutes nos questions3. Sur son enfance toutefois, il resta assez discret, se contentant de déclarer qu'il était né au sein d'un foyer désuni, ses parents ayant divorcé alors qu'il n'avait que quatre ans. Quant à la Science-Fiction...

     « J'ai commencé à en lire en 1944, quand j'avais à peu près 12 ans, parce que je m'intéressais aux sciences, et je crus en fait que le premier magazine de Science-Fiction que j'achetai était en fait un magazine de vulgarisation scientifique, et je ne savais même pas qu'il y avait une chose telle que la SF. J'ai tout de suite été captivé par ces histoires, parce que je croyais qu'elles étaient des extrapolations directes des connaissances scientifiques de l'époque. »

     Et ses débuts littéraires...

     « Hé bien vers 1950, j'ai commencé à penser que la qualité de la SF qui se publiait alors était assez mauvaise, et elle ne me satisfaisait plus. Je voulais être un écrivain, et il me semblait que je pouvais écrire de meilleures histoires que celles qui paraissaient dans ces magazines — autour de 1949, 1950 ou 1951. Alors je me suis essayé à la SF et me suis rendu compte que je pouvais la vendre. Jusqu'alors, j'avais travaillé dans un magasin de disques et, graduellement, j'ai commencé à travailler de moins en moins au magasin et de plus en plus à mon oeuvre écrite.

     Point Final : Je crois que c'est un fait reconnu que vous avez, au cours de votre vie, fait usage de drogues diverses...

     Philip K. Dick: Oui... Je crois qu'il y a pas mal de malentendus à propos de cela. À cause de la côte des salaires très basse en SF, je devais écrire énormément. Alors je prenais des amphétamines, pour me donner de l'énergie quand j'écrivais, mais ça n'influait pas sur la nature de l'écriture dans la mesure où il a été dit que je prenais du L.S.D. La vérité, c'est que je n'en ai pris que deux ou trois fois. Mais ce n'était qu'une idée « promotionnelle », car dans les années 60, c'était très à la mode d'en prendre.
     Je parlais tout à l'heure, ici même à Metz, à un auteur de Science-Fiction très « straight », qui a la réputation d'être quelqu'un de très conservateur, et il m'a confié en avoir pris 256 fois ! Et je me suis dit combien c'était bizarre d'avoir la réputation de quelqu'un qui prenait du L.S.D., alors que je ne l'avais qu'essayé 2 ou 3 fois et qu'il en avait pris 256 fois !
     Heu... Non, je préfère ne pas dire de qui il s'agit.

     P. F. : Vous ne croyez pas qu'il pouvait s'agir d'une blague à votre intention ?

     Ph. K. D. : Oh non, il était très sérieux !

     P.F. : On trouve ce genre d'idées dans certains de vos livres, comme En Attendant l'Année Dernière, où c'est aussi très « chic » de prendre la nouvelle drogue.

     Ph. K. D. : Exact. C'est typique des années 60, où les gens étaient fascinés par les nouvelles drogues. Mais, si vous avez remarqué, dans En Attendant l'Année Dernière les drogues sont décrites comme destructives et créant de réelles dépendances par rapport à l'utilisateur, elles y sont vraiment très nuisibles. Je ne crois pas que j'ai embelli les effets de la drogue, sinon peut-être dans la mesure où j'avais l'impression que les drogues psychédéliques donnaient une vue plus perceptive de la Réalité. Que cela soit vrai ou non, je ne voudrais pas en devenir l'arbitre dans un sens ou dans l'autre.
     Mon plus récent roman, Substance Mort, est une terrible attaque contre l'usage des drogues, et une description des tragédies et des souffrances que ces drogues peuvent causer, et dans lequel j'ai décrit quelques-uns de mes plus chers amis qui sont devenus des psychotiques de manière permanente, où qui sont morts à cause d'une consommation abusive de drogues, ce qui a fait de moi un farouche opposant de l'usage des drogues. À cause de ce que j'ai vu arriver à des drogués.

     P.F. : Oui, mais pourtant, dans En Attendant l'Année Dernière, vous décrivez tout de mène la drogue de manière assez embellie dans 1a mesure où elle rend possible le voyage dans le temps à son utilisateur... Ne croyez-vous pas que vous ayez pu avoir une influence néfaste sur des lecteurs ne sachant pas toujours totalement différencier (même subconsciemment) le réel de la fiction ?

     Ph. K. D. : Oui, certainement, j'en suis convaincu. Et je le regrette.

     P.F. : Et c'est pour cela que vous avez écrit Substance Mort ?

     Ph. K. D. : Oui, juste. J'ai pensé que j'avais acquis un mauvais « karma » en recommandant, ou en donnant l'impression que je recommandais l'usage des drogues, et j'ai voulu mettre les choses au point. Substance Mort fut ma tentative pour montrer ce que j'avais ressenti plus tard comme étant la Vérité, en opposition à ce que je croyais auparavant.

     P.F. : Ne pensez-vous pas que les drogues aient pu avoir une influence sur votre manière d'écrire ?

     Ph. K. D.: Peut-être dans la mesure où j'écrivais avec moins de soin, parce que j'écrivais plus rapidement. Par exemple, il parait qu'en l'espace de cinq ans, j'ai écrit seize romans, ce qui me semble impossible à croire, mais les faits sont là. Et ça m'a très probablement contraint à écrire ces romans avec moins de soin.
     Maintenant que je n'ai plus de soucis avec la drogue, j'ai tendance à faire plus de recherches, à prendre le temps de réécrire mes manuscrits et à apporter plus d'attention et de méthode à ma production littéraire.

     P.F. : Maintenant que vous dites en avoir fini avec la drogue, est-ce que vous regrettez d'en avoir pris ?

     Ph. K. D.: Franchement, pas du tout ! (rires)

     P.F. : Oui, parce que vous n'en avez jamais dépendu?

     Ph. K. D.: Seulement pour l'énergie qu'elle pouvait m'apporter, quand c'était une nécessité — financière — pour moi d'écrire en grande quantité. Maintenant que j'ai assez d'argent, je n'ai plus besoin d'écrire autant. La pression financière n'est plus là.

     Patrick Grünberg : Je me souviens que dans vos premiers écrits, il y avait des allusions au marxisme. Aviez-vous là des intentions propagandistes ?

     Ph. K. D. : C'est dû au fait que j'ai grandi à Berkeley, qui était le centre des radicaux de « l'anti-establishement » politique et du marxisme. Et si j'ai adopté ce point de vue, c'est simplement parce que j'habitais là. Moins parce que j'étais un marxiste convaincu qu'à cause des mouvements hostiles à la guerre, dans lesquels j'ai été profondément impliqué.

     P.F. : Le fait que certains thèmes reviennent si souvent dans votre oeuvre, est-ce involontaire ?

     Ph. K. D. : A quels thèmes vous réferez-vous?

     P.F. : Hé bien... A la drogue et à la politique bien sûr, mais aussi au voyage dans le temps et aux mondes parallèles, à l'identité et aux simulacres, ainsi qu'à certains types de personnages et de situations qui se retrouvent dans votre oeuvre...

     Ph. K. D.: Oui, hé bien, j'essaye de résoudre certains problèmes épistémologiques. C'est une tentative pour essayer de cerner quelle est la Vraie Réalité, par rapport à l'Apparente Réalité. Et je tends à décrire les mêmes personnages livre après livre pour les mettre face aux mêmes problèmes généraux. Donc, en essence, j'écris le même Livre avec des variations à chaque fois.
     Le thème qui prédomine est ma recherche de l'authentique et absolue Réalité -dans le sens platonicien du terme- de ce qui se trouve au-delà du « Monde Phénoménal Logique du Changement ». C'est une tentative pour parvenir à ce royaume, avec l'idée que le monde phénoménal logique tel que nous le percevons est, d'une manière ou d'une autre, faux ou incomplet ou même trompeur, et qu'au-delà se trouve un monde qui soit authentique et vrai. J'aimerais atteindre ce monde authentique et vrai. Cela tient plus ou moins du dualisme de la religion hindoue.

     P.F. : Y a-t-il un livre dans votre oeuvre que vous considériez comme plus important que tous les autres ?

     Ph. K. D.: Je ne considère aucun d'eux comme vraiment important, J'aime Dr Bloodmoney à peu près le plus, et Simulacres. J'aime vraiment beaucoup ce que j'écris ! Celui qui se rapprocherait le plus du statut de « livre important » serait mon livre anti-drogue Substance mort, à cause de son message polémique considérable contre l'usage des drogues.

     P.F. : Est-ce que ce sont aussi les livres qui ont été le mieux reçus par la critique et vos lecteurs, qui se sont le mieux vendus ?

     Ph. K. D.: Pas forcément qui se sont le mieux vendus, mais furent acclamés par la critique. Les romans que j'ai écrit et aimé sont généralement ceux que mes lecteurs aiment: Nous, les Martiens, Le Maître du Haut-Château, Dr Bloodmoney, Le Dieu Venu du Centaure...

     P. F. : ... Et Ubik ?

     Ph. K. D.: Et Ubik, oui, certainement. Ubik me fascine parce qu'il contient beaucoup de philosophie pré-socratique dont j'étais totalement ignorant au moment où je l'ai écrit. Et je crois qu'il y a quelque chose de très énigmatique dans Ubik. Il semble que j'ai mis le doigt sur une sorte de Vérité Fondamentale, mais à savoir comment j'y suis parvenu, je n'en ai aucune idée.
     Quand j'ai écrit Ubik, je n'avais aucune intrigue générale, et ne pensais à aucune structure particulière. Il semblait que le livre venait à exister de par lui-même, comme si Ubik lui-même écrivait le roman ! J'ai parfois l'impression que quelqu'un, au-dessus... (regards inquiets par-dessus nos épaules respectives...)

     P.F. : Comment Deus Irae, que vous avez écrit en collaboration avec Roger Zelazny, fut-il exactement rédigé ?

     Ph. K. D.: J'ai commencé à l'écrire en 1964, mais j'ai trouvé que j'étais trop ignorant en ce qui concerne la théologie chrétienne pour terminer le livre. En 1969, je rencontrai Roger Zelazny et je fus impressionné par son érudition et son savoir sur le christianisme et je lui ai demandé s'il voulait collaborer avec moi. Donc j'ai écrit la première partie, et il écrivit une partie, et j'écrivis la suivante, et ainsi de suite... Puis, j'ai revu le livre en entier, et j'ai essayé d'harmoniser les différentes parties entre elles. Roger fit un effort très net pour simuler mon style de narration ; le style du livre est donc avant tout le mien.

     P.F. : Oui, car il est devenu très difficile de distinguer qui a écrit quoi.

     Ph. K. D.: Oui, les critiques se trompent continuellement pour savoir qui de nous deux a écrit quoi. Roger et moi nous nous sommes beaucoup amusé en le constatant.

     P.F. : Avez-vous un nouveau projet littéraire en route?

     Ph. K. D.: Je travaille actuellement sur un roman pour lequel j'ai fait des recherches depuis 3 ans et demi. C'est dans un sens un roman théologique; son sujet principal est théologique.
     Ce que je suis en train d'essayer de faire, c'est éliminer tous les préjugés culturels auxquels je suis soumis et d'arriver à la formulation d'une divinité qui soit essentiellement originale et non le produit de diverses croyances dues à nos influences culturelles. Et c'est à cause de l'importance de ce sujet que j'ai dû faire énormément de recherches.
     En essence, l'intrigue devrait se situer sur un monde éloigné où Dieu serait inconnu, où il n'y aurait pas de théologie, et où, un jour, un individu de ce monde vient à rencontrer une mystérieuse énergie « vivante » d'intelligence et de savoir supérieurs, et l'homme doit, pour l'expliquer avoir recours à une hypothèse. Et, de fait, il l'appelle « Zebra » (Zèbre) parce que l'entité se camoufle et qu'elle est diffuse.
     Et j'espère pouvoir écrire le roman en entier sans avoir à utiliser une seule fois le mot: Dieu. »

Metz, le 25/9/77 (propos recueilli avec la participation de Patrick Grünberg)

ÉPILOGUE :

     En complément à la présente interview4, ou pour connaître la version d'une tierce personne sur différents passages de celle-ci, vous pouvez toujours lire la préface de Marcel Thaon à son anthologie Le Livre d'Or de Ph. K. Dick si, toutefois, en fan inconditionnel de Dick (comme je le suis et reste), vous n'avez pas peur de faire un mauvais trip.

     Pour ceux qui désireraient s'initier à l'auteur, nous vous présentons un choix (parfaitement subjectif et personnel) (et non exhaustif) de ses principaux romans qu'il est indispensable d'avoir lu :

     et, plus difficilement abordables :

     ainsi que les deux recueils et la conférence déjà cités, et ses autres romans qui, pour la plupart, valent très nettement qu'on fasse pour chacun ... le « voyage ».


1 : On aura pu mieux juger de sa richesse en lisant la conférence de Dick dans « L'Année 77-78... » [retour au texte]
2 : D'autant plus que je désapprouve l'approche de M. Thaon, presque indécente, et en règle générale toutes celles de Philip K. Dick qui n'est pas la mienne. [retour au texte]
3 : Patrick Grünberg m'accompagnait. [retour au texte]
4 : Et en attendant la parution du prochain roman de Dick (voir plus haut), et dont le titre originellement prévu, « To Scare the Dead », est devenu depuis « V.A.L.I.S » (c'est-à-dire « Vast and Active Live Intelligent System »). [retour au texte]


© Jérôme PIROUÉ, publié avec son aimable autorisation.


     Merci à Laurent SF.Marseille Tchilian, qui m'a procuré ce texte.
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PKDLe ParaDick ...est hébergé par Dern. modif. 02 octobre 2002 à 15h40.
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