Résumé |
| Sur Alpha III M2, cette lune du système alphane, la Terre avait établi un hopital psychiatrique. Ses pensionnaires se sont révoltés et ont mis en place une société à base de clans : en haut de l'échelle sociale les Pares (paranoïaques) et les Manses (maniaques). A l'autre bout, les Heebs (hébéphréniques) et les Deps (dépressifs). Entre les deux, les ObComs (obsessionnels-compulsifs), les Skitzes (schizophrènes) et les Polys (schizophrènes polymorphes). [Voir extrait] Depuis 25 ans, aucun contact n'a eu lieu avec la Terre.
Sur celle-ci, Chuck Rittersdorf vient de se séparer de sa femme Mary, brillante psychiatre et conseillère conjugale qui le harcèle financièrement et le méprise. Profondément déprimé, il ne voit qu'une issue à ses problèmes conjugaux : assassiner sa femme. Cette dernière fait justement partie de l'expédition terrienne qui va se rendre sur Alpha III M2 pour « reprendre contact » (en fait ré-annexer la lune). Elle y sera accompagné par Dan Mageboom, un des simulacres de la CIA, C'est l'occasion rêvée pour Chuck, puisqu'il est employé par cette dernière comme programmateur de simulacres...
Mais les membres des clans ne sont pas disposés à se laisser envahir... mais les Alphanes ont eux aussi des vues sur cette lune... mais les nouveaux voisins de Chuck ne manquent pas d'empathie...
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Remarques |
| L'idée d 'une colonie de malades mentaux était déjà à la base de la nouvelle Dans la coque
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Une page |
| [ Mary Rittersdorf et les autres terriens visitent leur 1° colonie après leur arrivée sur la lune, celle des Heebs. Analyse de Mary :] — Selon ma théorie, les différentes sous-catégories de désordre mental doivent être réparties ici en classes bien distinctes, un peu comme le système de castes de l'Inde ancienne. Ces gens ici, les hébéphrènes, doivent être l'équivalent des intouchables. Les maniaques doivent former la caste des guerriers sans peur ; l'une des plus élevées. — Des samouraïs, dit Mageboom. Comme au Japon. — Oui, acquiesca-t-elle. Les paranoïaques — en fait les schizophrènes à tendance paranoïaque — doivent constituer la classe dirigeante ; ils doivent avoir la charge de développer l'idéologie politique et les programmes sociaux... ils doivent avoir une vue générale du monde. Les simples schizophrènes... (Elle réfléchit :) Ils correspondraient à la catégorie des poètes, bien que certains d'entre eux soient sans doute des visionnaires religieux — comme doivent l'être certains Heebs. Les Heebs, cependant, sont sans doute enclins à produire des saints prêchant l'ascèse, alors que les schizophrènes produisent des dogmatiques. Ceux qui sont affligés d'une schizophrénie à tendance polymorphe doivent être les membres créateurs de la société, ceux qui amènent les idées nouvelles. (Elle essaye de se souvenir des autres catégories qui pouvaient exister.) Il peut y en avoir présentant des idées survalentes, des désordres psychotiques qui sont des formes avancées d'une névrose du type obsession-compulsion, les soi-disant troubles diencéphaliques. Ces gens doivent être les clercs et les employés de bureau de cette société, les fonctionnaires sans aucune idée originale. Leur conservatisme doit contrebalancer le radicalisme des schizophrènes polymorphes et assurer ainsi la stabilité de la société. — Alors on pourrait penser que tout l'ensemble fonctionne parfaitement. (Il fit un geste vague.) Quelle est la différence entre cette société et notre propre société sur Terre ? Pendant un instant elle considéra cette question ; c'était une bonne question. [ p. 96 de l'édition J'Ai Lu]
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Commentaire de l'auteur |
| [...] C'était un travail d'amour ; l'histoire de la valeur des diverses psychoses, du point de vue de la survie. Avaient-elles une valeur utilitaire ? [...] [commentaire complet] | |
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Publications françaises |
- Science-Fiction n° 18, Albin Michel ,1973 [trad. François TRUCHAUD]
- J'Ai Lu n° 879, 1978. ISBN: 2-277-11879-6
- in DÉDALES SANS FIN, collection Omnibus, Presses de la Cité, 1993. ISBN: 2-258-03697-6
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