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Ubik (écrit en 1966, publié en 1969)

Résumé  

      Joe Chip est le testeur de champ psi et le bras droit de Glen Runcinter, le patron d'une des plus importantes agences de protection psioniques, dont le rôle est de contrecarrer les pouvoirs des précognitifs et télépathes. Joe n'est déjà pas très à l'aise dans son monde où la moindre machine est payante, lui qui est toujours fauché.
     Mais voilà que Glen Runcinter, Joe et une équipe d'anti-psis sont les victimes d'un attentat. Glen Runcinter est tué.
     Les objets commenent alors à régresser vers leur passé, on retrouve peu après le cadavre désseché d'un des anti-psis qui avaient survécu à l'attentat, et Joe et les autres survivants reçoivent mystérieusement des messages de Glen Runcinter. Mais Runcinter est toujours en semi-vie dans un cercueil cryogénique au moratorium, sans pour autant qu'on arrive à établir la communication protophasique habituelle.
     Et qu'est-ce que ce produit, Ubik, dont les messages de Runcinter parlent comme de la solution à leur problème ?
    
     « Quiconque entre en ce livre est condamné à quitter la dernière page l'œil clignotant et la peur au ventre. » -- Jacques CHAMBON in FICTION n° 210 de juin 1971.
     « Le foisonnement de l'imagination, la richesse et la complexité de l'intrigue dressent un défi au résumé cohérent du monde, définitivement autre, où évolue Joe Chip, et dans lequel on saute de 1992 à 1939, où les morts vivent en état d'animation suspendue, rêvant leurs pseudo-vies dans un univers oniriques.
     Entre l'univers où le temps se dégrade et le monde instable des morts, Ubik est le piège final des réalités. Frontière difficile entre vie et mort, et aussi partage arbitraire entre folie et raison qui se dissolvent dans un grand rêve de drogue...
     Ubik marque une étape définitive dans l'oeuvre de Dick » -- Stan BARETS in Le Science-Fictionnaire, T. 1.
     « L'apothéose du jeu sur le réel. Confus, insaisissable et génial. Même la mort n'est plus la mort. On ne peut plus se fier à rien ni à personne. » -- Lorris MURAIL in Les maîtres de la science-fiction.
     « Ubik est un vertige contagieux. On lit Ubik, et on devient bizarre. On voit Ubik partout. On n'est plus en confiance : on a compris que les apparences sont peut-être des hallucinations et qu'on a au moins de la chance si ce sont des hallucinations collectives. Le réel se dissout, l'imaginaire se répand partout, le monde se fait « cosa mentale », c'est éprouvant, et c'est ineffaçable. Avec Ubik, à la fin des années 60, Dick transformait toute la science-fiction, et proposait à la littérature de s'occuper un peu sérieusement du bien fondé de notre croyance en la solidité du je, et des choses. Il serait pâlot de préciser que c'est un chef d'oeuvre. » -- Evelyne PIEILLER in LE MAGAZINE LITTÉRAIRE n° 272 de décembre 1989.

      On peut consulter la chronique (parue dans FICTION n°210) de Jacques CHAMBON.


Remarques  
       L'idée des moratoriums, de la communication avec les semi-vivants et des manifestations bizarres de l'un deux avait déjà été utilisée par Dick dans la nouvelle Ce que disent les morts.
Il existe une adaptation de ce roman en jeu video.

Une page  

    « Un café, dit-il.
    — Crème ou sucre ? questionna le haut-parleur juché sur la tourelle de commande de la caféteria.
    — Les deux. »
    Une paroi vitrée s'ouvrit ; une tasse de café, deux sachets de sucre en poudre et un petit tube de crème fraîche glissèrent vers lui sur le comptoir.
    « Un poscred international, s'il vous plaît », dit le haut-parleur.
    Joe dit : « Mettez ça sur le compte de Glen Runcinter de la firme Runcinter Associates à New York.
    — Veuillez insérer la carte de crédit adéquate, dit le haut-parleur.
    — Il y a cinq ans que je n'ai plus le droit de détenir une carte de crédit, répondit Joe. Je paye toujours ce que je dois en...
    — Un poscred, s'il vous plaît, «  répéta le haut-parleur. Il se mit à tictaquer de façon menaçante. « Sinon dans dix secondes j'avertis la police. »
    Il donna le poscred. Le tic-tac s'arrêta.
    « Nous pouvons nous passer de gens comme vous, dit le haut-parleur.
    — Un de ces jours, fit Joe avec colère, les gens comme moi se dresseront pous vous renverser, et la fin de la tyrannie des machines homéostatiques sera arrivée. Le temps de la chaleur humaine et de la compassion reviendra, et quand ça se produira quelqu'un comme moi qui sort d'une rude épreuve et qui a grand besoin d'un café chaud pour se remettre pourra se le faire servir même s'il n'a pas de poscred à donner. » Il voulut verser le tube de crème et le reposa. « Et en plus votre crème est tournée, ou votre lait ou je ne sais quoi. »
    Le haut-parleur resta silencieux.
    Vous n'avez plus rien à dire ? demanda Joe. Vous étiez plus bavard quand vous réclamiez un poscred. »
    La porte payante de la caféteria s'ouvrit et Al Hammond entra ; il se dirigea vers Joe et s'assit à côté de lui. « Les types du moratorium ont installé Runcinter dans l'aéronef. Ils sont prêts à partir et veulent savoir si vous venez. »
    Joe dit : « Regardez-moi cette crème. » Il souleva le tube transparent ; son contenu était caillé et collait en plaques contre les bords. « Voilà ce qu'on vous offre pour un poscred dans une des villes les plus modernes, les plus avancées technologiquement de la Terre. Je ne partirai pas d'ici avant d'avoir été dédommagé, soit qu'on me rende mon poscred, soit qu'on me donne une autre tube de crème pour que je puisse boire mon café. »
    Al Hammond posa une main sur l'épaule de Joe et le dévisagea. « Qu'est-ce qui se passe, Joe ?
    — D'abord ma cigarette, fit Joe. Ensuite l'annuaire vieux de deux ans. Et maintenant on me sert une crème tournée depuis des semaines. Je ne pige pas, Al. »

[chapitre 7, page 103 de l'édition France-Loisirs] 

Commentaire de l'auteur  
       [...] j'ai décidé de risquer le paquet sur tout ce que je pouvais imaginer,[...] il s'agissait d'un effort plutôt désespéré pour insuffler un peu d'originalité dans un livre dont le concept initial n'était pas original[...]

[commentaire complet]

Publications françaises  
  • collection Ailleurs & Demain, Laffont, 1970 [trad. Alain DORÉMIEUX]. ISBN: 2-221-00869-3
  • J'Ai Lu n° 633, 1975 (réédité en 1988 ?)
  • France Loisirs, 1976
  • collection Ailleurs & Demain/Classiques, Laffont, 1987 [trad. Alain DORÉMIEUX] (réédité en août 2001). ISBN: 2-221-08674-0
  • Livre de Poche n° 7117, Librairie Générale Française, 1989. ISBN: 2-253-05102-0
  • in AURORE SUR UN JARDIN DE PALMES, collection Omnibus, Presses de la Cité, 1994. ISBN: 2-258-03698-4
  • 10/18 (Domaine Étranger), n° 3034, Union Générale d'Editions, fév. 1999. ISBN: 2-264-02881-5
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