A ma connaissance, Dick n'a
jamais été personnellement directement impliqué dans une production
cinématographique. Plusieurs de ses histoires ont néanmoins servi de
base à de telles productions, présentées ci-après dans l'ordre
chronologique.
Note : le lien intitulé IMDB permet d'accéder à la
présentation en anglais du film dans l'Internet Movie
DataBase. Les liens vers des ressources (externes) anglophones sont
précédés de
l'icone , ceux vers des ressources francophones par .
Blade Runner
(1982), qu'on ne présente plus, si célèbre que toutes les
éditions postérieures du roman dont il est tiré n'étaient plus titrées
Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? ni Robot
Blues mais Blade Runner.
Bien entendu de nombreux sites ou pages Webs sont consacrés à ce film
culte, en voici quelques uns :
Total Recall (1990), une production
hollywoodienne réalisée par Paul Verhoeven avec Schwarzy ! (tu
avais imaginé Arnold en héros dickien ? moi non plus), basée sur la
nouvelle De mémoire
d'homme. Bon film d'action, mais vraiment pas dickien, à part
quelques trop rares et fugitifs moments. IMDB Total Recall 2070, pour en savoir plus sur la série
plus ou moins inspirée du film.
Confessions d'un Barjo
(1992), un film français de Jérôme Boivin avec Hippolyte
Girardot et Richard Bohringer, adaptation du roman (non SF) Confessions d'un
barjo Relativement fidèle, malgré une transposition de
l'action en France et une édulcoration des personnages (principalement
Fay/Fanfan).
Le plus touchant consiste sans doute dans les
discrets hommages à la vie Dick (que seuls les « fans »
détecteront, comme d'avoir fait de Fanfan et Barjo des jumeaux, et la forte impression
produite par le pendentif religieux de Gwen lorsque Barjo la rencontre pour la
première fois). IMDB
Planète hurlante (1996)
(en VO: Screamers), film canado-américano-japonais réalisé par Christian Duguay, avec Peter
Weller, basé sur la nouvelle Deuxième variété. Philip
K. Dick et le conflit mimétique. Cet essai se consacre à démontrer que
le film « détourne habilement le regard extrêmement intelligent que
portait Philip K. Dick sur le thème de la violence. » IMDB.
À mon sens, la meilleure adaptation cinématographique d'une oeuvre
de Dick. Malgré quelques inventions inutiles (les cigarettes) et une
fin désastreuse et illogique, il reste remarquablement fidèle à la
nouvelle et m'a même étonné par quelques trouvailles (la citation de
Shakespeare mise dans la bouche de Becker : « au mieux, il est un
peu en dessous de l'homme, au pire, il est à peine au-dessus de la
bête »). Sobre, efficace, intelligent. Impostor (2002),
film américain réalisé par Gary Fleder, avec Gary Sinise et Vincent
d'Onofrio, basé sur la nouvelle Imposteur.
Ce film a été distribué en français et en Europe (en Belgique, par exemple),
mais pas en France. À la vision, on comprend pourquoi sa sortie avait été
repoussée 5 fois en un peu plus d'un an... Après vingt minutes d'exposition
plutôt intéressantes, le film s'embarque dans une course-poursuite peu
palpitante, pour aboutir à un final un peu différent de celui de la
nouvelle... Un conseil donc, si tu le peux : après l'évasion, passe
directement au dernier quart d'heure ! IMDB Minority Report
(2002), film américain réalisé par Steven Spielberg, avec Tom
Cruise, basé sur la nouvelle Rapport minoritaire. Film spectaculaire et plutôt
intéressant, même si évidemment, ça reste plus un film spectaculaire qu'autre chose ! IMDB
Quelques critiques : Télérama (Aurélien Ferenczi)
(À noter que ce film a été dérivé en jeu vidéo.) Paycheck (2003),
film américain réalisé par John Woo, avec Ben Affleck et Uma Thurman,
basé sur la nouvelle La clause du
salaire.Aïe aïe aïe. Les copains m'en avaient dit du mal, j'y suis allé en me disant qu'ils exagéraient. Eh bien non.
Ca bouge, ça explose, ça gigote, mais c'est vide. Sans doute le jeu légumier de Ben Affleck n'est-il pas étranger
à cette absence totale d'intérêt pour les personnages... IMDB Site officiel Critique de Télérama (Frédéric Strauss)
Merci à CineMovies pour l'affiche !
l'adaptation de Substance mort (A Scanner Darkly, en VO) est dans l'air depuis longtemps.
Reuters/Variety avait ainsi annoncé en juin 1997 qu'une jeune réalisatrice australienne nommée
Emma-Kate Croghan s'y attelait, puis en février 2002 qu'une autre maison de production avait racheté les droits...
C'est finalement Richard Linklater qui est en train de tourner cette adaptation, un peu dans le même style que Waking Life,
un de ses précédents films à la fin duquel il jouait un personnage qui causait quelques minutes de Dick tout en jouant au flipper. C'est donc bon signe, même si la présence de Keanu Reeves en tête du casting m'inquiète un peu ! Sortie prévue à l'été 2006.
Fiches IMDb de Waking Life
et de A Scanner Darkly
En mars 1998, Étienne Barillier a fait sensation sur la liste en
relatant un
article du no 112 du magazine Mad Movies
selon lequel John Alan Simon allait diriger une adaptation
de Radio Libre
Albemuth, film pour lequel les producteurs préfèreraient le
titre Valis. Ce qui a été confirmé quelques
heures plus tard sur cette même liste par John Alan Simon lui-même,
indiquant l'automne 98 comme date prévisionnelle de
tournage.
En octobre 1999, le projet était toujours... un projet (en
recherche de financement). Voir
l'interview de John Alan Simon réalisé par Étienne et
parue dans le numéro 19 (automne 1999) de Slash, le canard de l'imaginaire, avec en prime
les premières pages du script !
D'ailleurs dans la même contribution de mars 1998 (donc
l'information doit venir aussi de son Mad Movies), Étienne
nous informait de l'accord d'Arnold S. pour tourner Total
Recall 2, qui serait dirigé par Jonathan Frakes. Mais
est-ce toujours du Dick ? En tout cas, six ans après, rien
n'est fait ni n'a l'air de vouloir se faire et Arnold a l'air pris par
ses activités de Governator...
Semble sur les rails, par contre, une adaptation scénarisée par Gary Goldman (le scénariste de Total Recall) de L'homme doré. Next ( Fiche IMDb) sera réalisé par Lee Tamahori et aura Nicholas Cage en tête d'affiche. Sortie en 2007.
(J'ai aussi entendu il y a quelques années courir des bruits d'une
adaptation de James
P. Crow...)
On le voit, beaucoup de bruits, pas grand-chose à l'arrivée, ce qui plaide
en faveur d'une position wait & see... Même si le succès du film
Minority Report a considérablement fait remonter la cote de Dick à
Hollywood... et si plus de sept ans ont passé entre les premiers bruits d'une
adaptation de la nouvelle La clause du
salaire et la sortie du film Paycheck...
Jeux vidéo
Eh
oui, il est maintenant possible de se défouler du stress quotidien en
jouant dans un univers Dickien (si tant est qu'un univers dickien puisse
être moins stressant que le nôtre).
En effet, le premier
jeu video (Cédérom pour PC) adapté d'un
roman de Phil est sorti fin 1997 (tout au moins aux Etats-Unis et en
France): il s'agit de Blade
Runner, par Westwood. Il s'agit
plus
d'une adaptation du film que du roman, même si on y retrouve
des éléments spécifiques à ce dernier (les animaux artificiels).
Pour info, l'Ordinateur Individuel a attribué une note de 7/10
(3/5 pour la qualité du contenu et l'intérêt, 4/5 pour la qualité
technique et le fonctionnement) à ce jeu, qu'il résume assez bien
à mon avis par la phrase « graphismes superbes, intrigue prenante,
déçoit par son côté statique ».
Le paragraphe
précédent n'est pas tout à fait correct... Puisqu'en réalité le
jeu ci-dessus n'est pas le premier... Il y a eu en effet un autre jeu Blade Runner, datant de 1986, édité par CRL et
tournant sous Amstrad CPC. (Info et image trouvées il y a quelques
années sur le site de Canal+, dans la section Musée virtuel de la micro
et des jeux vidéo, qui n'existe plus... On trouve encore quelques
copies d'écran de ce jeu)
Une
entreprise française, Cryo, s'y
colle pour le deuxième, « un jeu de stratégie/action mêlé
d'aventure » basé sur le roman Ubik et nommé..:
Ubik, sorti le 28 février 1998. Libé n'est pas tendre avec ce jeu dans son
cahier Multimedia : « Une prise de
tête limite pénible, et une resucée, en plus complexe, de principes de
jeu déjà vus [...] ce titre fonctionne d'autant mieux
qu'on a été immergé au préalable dans l'atmosphère dickienne
[...] ». Personnellement, je l'ai
trouvé quasi-injouable, et donc je ne pourrais pas en dire grand chose.
Sorti au printemps 2002, je le cite juste pour mémoire car il s'agit a priori (pas testé) bien davantage d'une adaptation du film que de la nouvelle. Pour plus d'infos, voir par exemple ce qu'en dit JeuxVideo.com.
Autres
Valis,
l'opéra s'inspirant de Siva,
composé par Tod MACHOVER, et représenté à l'IRCAM début décembre
1987. Le journaliste de Libération,
Christian LEBLÉ, n'a pas du tout aimé (mais alors pas du tout) :
« baratin technologique de Tod Machover en vendeur de tapis
new-wave [...] bouse verbale augmentée d'images
vidéo et brassée de laser rouge », etc... (Apparemment,
Jacques-Emmanuel FOUSNAQUER, journaliste à L'Huma, était beaucoup plus
positif).
Une aimable
visiteuse m'a également signalé que La Transmigration de
Timothy Archer avait connu une adaptation théâtrale appelé L'evêque
Timothy Archer créée en 1999 à Nîmes, mais je n'ai pu avoir plus d'infos
sur le sujet, hélas...
Grâce à
Patrick CREUSOT, qui se
souvenait avoir lu en 1981 que Le Maître du
Haut-Château avait été adapté en dramatique radiophonique diffusée
sur France Culture, puis
à Jacques BAUDOU (cf. son livre
Radio Mystères), je suis en mesure de confirmer qu'une adaptation par
Catherine BOURDET du Maître
du Haut-Château a bien été diffusée le 23 octobre 1976 sur France Culture (dans
une réalisation d'Henri SOUBEYRAN, avec René CLERMONT, Pierre TRABAUD...).