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The Unteleported man OU Lies, Inc. (écrit en 1966, publié en 1983)

Résumé  

      Son nom est Rachmael Ben Applebaum. Il est l'héritier des Entreprises de Transport InterSystèmes Applebaum. Mais il n'est pas riche pour autant. Loin de là, car l'invention d'un système de téléportation, permettant de se rendre en 15 mn là où les vaisseaux Applebaum mettaient 18 ans, a ruiné la compagnie.
     Seul problème du Téléport : il ne fonctionne qu'à sens unique. Aussi, s'il s'est avéré fort précieux lors de la colonisation de Whale's Mouth, la 9° planète du système de Fomalhaut, nul n'en est revenu. Les seules informations provenant de là-bas sont ces émissions video décrivant un monde idyllique sur lequel tous les colons trouvent le bonheur.
     Trop beau pour être vrai dans l'esprit de Rachmael, qui décide d'utiliser son dernier vaisseau pour y aller voir. Mais THS, le gigantesque trust qui possède et contrôle entièrement le Téléport fait tout pour l'en empêcher...
     Quelle est la vérité sur Whale's Mouth ? Quels sont les buts de THS ? L'ARNAC, la puissante agence de police privée dirigée par Matson Glazer-Holliday et sa maîtresse Freya Holm, sera-t-elle une force suffisante pour contrecarrer THS ?
    
     « Le récit début de façon traditionnelle, puis on dérive, on diverge, on s'enfonce dans les univers gigognes chers à l'auteur. On se retrouve prisonnier avec le héros, ou l'anti-héros, Rashmaël ben Applebaum, dans une île qui flotte au milieu d'un océan d'illusions en miettes, de monstres savants et de faces grimaçantes. Le dénouement optimiste est collé sur l'horreur comme un poster publicitaire sur le verre dépoli d'une cellule d'aliéné. » -- Michel JEURY in LE MONDE du 6 avril 1984.
     « En fait, Mensonges et Cie contient, anticipe et génère sa propre critique (ou : psychanalyse, philosophie, politique, métaphysique, etc.), comme d'ailleurs toute l'oeuvre de Dick. Ses romans sont des savonnettes entre des mains souvent déjà savonneuses. » -- Pierre-Paul DURASTANTI in FICTION n° 351 de mai 1984.
     « ... j'affirme que ce roman – malgré d'indéniables défauts de construction – n'est pas seulement étonnant : il est tout simplement passionnant ! » -- Stéphanie NICOT in FICTION n° 351 de mai 1984.
     « Tout le contraire d'un roman mineur. » -- Dominique WARFA in FICTION n° 351 de mai 1984.
     « ... récit qui, [...] ne cesse de multiplier les chausse-trappes, les détails qui remettent tout en question, les réalités illusoires et les sacs de noeuds où même l'auteur semble avoir du mal à s'y retrouver. [...] Les obsessions et les cauchemars dickiens s'y déploient à l'état brut... » -- Jacques CHAMBON in LE MAGAZINE LITTÉRAIRE n° 207 de mai 1984.

      Comme indiqué ci-dessus, trois critiques de ce roman ont été publiées en mai 1984 dans FICTION n°351 ; on peut les consulter ici : celle de P.-P. DURASTANTI, celle écrite par S. NICOT et enfin celle signée D. WARFA.


Remarques  
       Voici l'histoire éditoriale tourmentée de ce texte :
  • (édition Fantastic Stories) initialement, c'était une novelette « The Unteleported man », parue en magazine (US) en 1964.
  • (édition Ace Books) puis on a proposé à Dick de l'allonger pour la publier en roman. Il rajoute donc une deuxième partie rajoutée... qui est refusée, et c'est la version initiale qui est republiée (1966)
  • (édition Berkley Books) cette version longue est finalement publiée en 1983... sauf quelques feuillets qui ont été perdus, d'où des blancs. En France, c'est la version publiée par Ailleurs & Demain/Laffont.
  • (édition Gollancz) en 1983, on découvre un version remaniée de l'édition Berkley Books. Mais il manque toujours deux feuillets. John Sladek est chargé de combler ces blancs et le résultat parait en 1984 sous le titre « Lies, Inc. »
  • peu après les pages manquantes de l'édition Berkley Books sont découvertes.
En France, l'édition Omnibus/Presses de la Cité est la Gollancz corrigée par les découvertes des feuillets perdus, c'est donc une version complète, entièrement de la main de Dick, et la dernière voulue par lui. Les différences avec les trois autres versions sont détaillées en annexe.
Il me reste un seul doute à ce jour : la version Livre de Poche est-elle vraiment identique à celle de Ailleurs & Demain/Laffont ?

Une page  

    Il [Rachmael] déclara tout haut:
    — Freya, le voyage en Téléport jusqu'à Whale's Mouth... cela semble être une bonne chose. (Et quarante millions de citoyens en avaient profité. Et les rapports audiovisuels qui en revenaient — via le Téléport — décrivaient tous avec enthousiasme un monde qui n'était pas surpeuplé, un monde de hautes herbes, d'animaux bizarres mais inoffensifs, de villes nouvelles et accueillantes construites par les assistants-robots envoyés à Whale's Mouth aux frais de l'ONU.) Mais...
    — Mais, dit Freya, le fait est qu'il s'agit d'un voyage à sens unique.
    Il acquiesça aussitôt.
    — Oui, c'est cela. Personne ne revient jamais.
    — Cela s'explique facilement. Le Système Solaire est situé dans l'axe de l'univers ; la récession des nébuleuses extragalactiques démontre le Premier Théorème de von Einem selon lequel...
    — Parmi ces quarantes millions de personnes, dit Rachmael, il doit y en avoir quelques-unes qui veulent revenir. Mais les rapports des journaux et de la télé affirment qu'elles éprouvent toutes un bonheur extatique. Vous avez vu ces interminables émissions télévisées sur la vie en Nouvelle-Colonie. C'est...
    — Trop parfait, Rachmael ?
    — Statistiquement, il doit exister des mécontents. Pourquoi n'entendons-nous jamais parler d'eux ? Et il n'est pas possible d'aller y jeter un coup d'oeil.
    Parce que, si vous partiez en Téléport à Whale's Mouth pour le vérifier, vous seriez là, comme on disait, pour y rester. Et si vous trouviez des mécontents... que pourriez-vous faire pour eux ? Puisqu'il n'était pas possible de les ramener ; vous ne pouviez que vous joindre à eux. Et Rachmael avait l'intuition que cela ne devait pas servir à grand chose. Même l'ONU ne s'occupait pas de la Nouvelle-Colonie ; l'ONU, avec ses innombrables agences d'assistance sociale, tout son personnel et ses bureaux récemment installés par l'actuel Secrétaire Général Horst Bertold, venu de la Nouvelle Allemagne Unifiée — la plus grande entité politique d'Europe — même l'ONU ne passait pas le seuil du Téléport... La NAU. Bien plus puissante que les Etats miteux et affaiblis qu'étaient l'Empire Français ou le Royaume-Uni — simples débris du passé.

[p. 17 de l'édition Ailleurs & Demain] 

Commentaire de l'auteur  
       [...] J'ai écrit ce livre [...] sans autre but que de gagner de l'argent. [...] Les deux moitiés ne collent pas du tout. [...]

[commentaire complet]

Publications françaises  
  • Ailleurs et Demain, Laffont, 1984 [trad. Henry-Luc PLANCHAT] ISBN: 2-221-01290-9
  • Livre de Poche n° 7103, Librairie Générale Française, 1989. ISBN: 2-253-04863-1
  • in DÉDALES SANS FIN, collection Omnibus, Presses de la Cité, 1993. [trad. complément : Dominique HAAS] ISBN: 2-258-03697-6
  • 10/18 (Domaine Étranger) n°3125, Union Générale d'Editions, novembre 1999. [trad. Henry-Luc PLANCHAT] ISBN: 2-264-02974-9


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