Les chaînes de l'avenir Couverture  de 'Les chaînes de l'avenir' (Cliquer pour la voir en grand) Couverture .1 de 'Les chaînes de l'avenir' (Cliquer pour la voir en grand) Couverture .2 de 'Les chaînes de l'avenir' (Cliquer pour la voir en grand)
The World Jones made (écrit en 1954, publié en 1956)

Résumé  

      Ce monde post-apocalyptique du début du XXI° siècle est régi par le Relativisme, qui rejette tout idéal non prouvé (voir extrait). A cause de la récente guerre nucléaire, Floyd Jones est un mutant : il a le pouvoir de lire un an dans l'avenir. Mais il ne peut le changer pour autant. Il mobilise néanmoins les foules contre les « dériveurs », des organismes unicellulaires extra-terrestres qui semblent inoffensifs mais qu'il sait bientôt arriver sur Terre. Son mouvement prend de plus en plus d'importance, jusqu'à constituer une menace extrêmement grave pour le Gouvernement Fédéral Mondial... Jones utilise-t-il son don pour le bien de tous ou n'est qu'un despote assoiffé de pouvoir ?


Remarques  
       
  • Le Relativisme rappelle le monde décrit dans la nouvelle Stabilité.
  • La forme des dériveurs est proche de celle des martiens de la nouvelle Des nuées de martiens

  • Une page  

        [Cussick :]
        — Je pense que le Relativisme est cynique ; en tout cas il n'est pas idéaliste, c'est sûr. Il est le résultat des massacres, des souffrances, de la pauvreté, du labeur inutile et dégradant au nom de mots illusoires. Il est l'aboutissement de toutes les générations qui se sont usées à hurler des slogans, à défiler avec leurs fourches ou leurs fusils, à chanter des hymnes patriotiques, à psalmodier, à saluer des drapeaux.
        — Mais vous, vous les jetez en prison. Ceux qui ne sont pas de votre avis... vous ne tolérez pas qu'ils ne soient pas de votre avis... Comme ce pasteur Jones.
        — Jones a le droit de n'être pas de notre avis. Il a le droit de croire tout ce qu'il veut ; que la Terre est plate, que Dieu est un oignon, que les enfants naissent dans des sacs en plastique. Il peut avoir toutes les opinions qu'il veut, mais dès qu'il commence à prétendre qu'il détient la Vérite Absolue...
        — Vous le jetez en prison, dit Nina, pincée.
        — Non, corrigea Cussick. Nous levons le bras et nous disons : « Prouve, ou tais-toi ! Apporte la preuve de ce que tu dis. Si tu dis que les juifs sont à l'origine du mal, prouve-le ! Tu as le droit de le dire, si tu as les moyens de le prouver. Sinon, ouste ! En camp de travail ! »
        — C'est... (Elle sourit imperceptiblement.) C'est un rude boulot.
        — Tu peux le dire !
        — Si tu me vois siroter du cyanure, reprit Nina, tu n'as pas le droit de m'en empêcher, de m'empêcher de m'empoisonner.
        — Je peux te dire que ton flacon contient du cyanure, pas du jus d'orange..
        — Et si je le savais déjà ?
        — Bon Dieu ! dit Cussick, alors, c'est tes oignons. Tu peux t'y baigner, tu peux le surgeler pour t'en faire un collier ! Tu es adulte.
        — Tu... (Ses lèvres tremblaient.) Tu te moques de ce qui pourrait m'arriver ! Je peux avaler du poison, n'importe quoi, tu t'en fiches !
        Cussick jeta un coup d'oeil à sa montre-bracelet ; l'aéronef avait déjà atteint le continent nord-américain, le voyage était pratiquement terminé.
        — Bien sûr que non ! C'est pour ça que j'ai choisi ce métier. Je ne me fiche ni de toi, ni du reste de l'humanité. (Sombre, il ajouta :) Ca n'a d'ailleurs guère d'importance. Nous avons fait une gaffe avec Jones. Il se peut que ce soit la première fois que notre bluff ne marche pas.
        — Pourquoi ?
        — Nous lui disons « Prouve ! Fais voir tes preuves ! » Et j'ai bien peur que ce salopard le fasse.

    [ch. 4, p. 500 de l'édition Omnibus] 

    Commentaire de l'auteur  
           C'était un roman intéressant [...] J'ai voulu essayer des procédés littéraires particuliers. [...] C'est un roman qui traite de la drogue. [...] Je voyais déjà la drogue comme un des éléments importants de la société à venir.

    [commentaire complet]

    Publications françaises  
    • Le Masque SF n° 41, Librairie des Champs-Elysées, 1976 (réédité en 1981) [trad. Jacqueline HUET et Dominique DEFERT] ISBN: 2-7024-0506-1
    • Livre de Poche n° 7091, Librairie Générale Française, 1988. ISBN: 2-253-04627-2
    • in LA PORTE OBSCURE, collection Omnibus, Presses de la Cité, 1994. ISBN: 2-258-03699-2
    Liens externes  
     La critique de Philippe Curval dans sa Petite Chronique de Nuit parue dans le no 148 (oct. 1976) de Galaxie.


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