Jim Briskin, candidat présidentiel noir, a fait deux promesses : celle de fermer le satellite-bordel de George Walt (nom commun des frères George et Walt munis de deux corps unis par une seule tête) ; et celle de résoudre le principal problème de la société, la surpopulation et le chômage, et pouvoir ainsi sortir d'hibernation les millions de citoyens qui y attendent des jours meilleurs.
     Fort opportunément, il est peu après l'un des premiers à être informé de la découverte d'un passage vers un monde parallèle parfaitement habitable et quasiment non peuplé.
     Mais ce monde est-il aussi inoffensif qu'il en a l'air ?
     Jim Briskin parviendra-t-il à tenir ses promesses malgré ses puissants ennemis : George Walt et le parti raciste PUR ?

• Jim Briskin, disc-jockey ou ex-téléclown, toujours enclin à l'empathie et à la culpabilité
• Thisbe Olt, vit toujours de ses charmes (quoiqu'à une autre échelle !)
• un jeune couple, Art et Rachel, qui attend un bébé.

    Lorsqu'il eut terminé son discours, Jim Briskin se carra dans son fauteuil et sut que cette fois-ci, il avait fini par faire du beau boulot. C'était le meilleur discours de sa carrière politique, le seul à être vraiment honnête.
    Et maintenant ? se demanda-t-il. Sal est parti, et Patricia avec lui. J'ai blessé les frères unicéphales George Walt, puissants et immensément riches, sans parler de Thisbe elle-même... et le Développement Terrien, qui n'est pas de la tarte, sera furieux que sa découverte ait été rendue publique. Mais tout cela n'a aucune importance. Pas plus que mon engagement à faire d'un détective privé bien connu mon procureur général ; même cela n'est pas important. C'était mon devoir de prononcer ce discours dès que Tito Cravelli m'a fourni cette information. Et... c'est exactement ce que j'ai fait. A la lettre. Sans tenir compte des conséquences.
    Phil Danville s'approcha et lui tapa chaleureusement dans le dos.
    — Une belle pagaille, Jim. Vous vous êtes vraiment surpassé !
    — Merci, Phil, murmura Jim Briskin.
    Il se sentait las. Il fit un signe de tête aux cameramen puis, accompagné de Phil Danville, il alla se joindre aux gros bonnets du parti qui attendaient au fond du studio.
    — J'ai besoin d'un bon verre, déclara Jim tandis qu'ils lui tendaient la main pour serrer la sienne. Après ça...
    Je me demande ce que l'opposition va faire, maintenant, se demanda-t-il. Que peut dire Bill Schwartz ? Rien, en fait. J'ai soulevé le couvercle et on ne peut plus le rabattre. Maintenant que tout le monde sait qu'il y a un endroit où l'on peut émigrer, le mouvement est lancé. Il y en aura des multitudes. Les entrepôts seront vidés, Dieu merci. Ils auraient du l'être il y a belle lurette.

[début du chapitre 6, page 79 de l'édition Marabout] 

[commentaire complet]

• Marabout SF n° 477, 1974, sous le titre Brèche dans l'espace [trad. Christian MEISTERMANN]
• Livre de Poche n° 7124, Librairie Générale Française, 1990. [trad. Christian MEISTERMANN et Dominique DEFERT] ISBN: 2-253-05297-3
• in DÉDALES SANS FIN, collection Omnibus, Presses de la Cité, 1993. ISBN: 2-258-03697-6