Ceci est la traduction de la retranscription d'une cassette video gentiment
prêtée par Étienne BARILLIER. L'anglais n'étant pas ma langue maternelle, et
du fait du brouhaha d'arrière plan, il y a des mots dont je ne suis pas sûr,
voire carrément que je n'ai pas compris (ceux en
italique et souligné), dans ma transcription originale utilisée pour produire
la présente traduction.)
Pour autant que je le sache, cette interview est inédite.
Nota Bene : quelques mois après avoir écrit la ligne précédente, j'ai
reconnu avec surprise, à l'audition en Real Audio d'une émission TV de la BBC en 1994 appelée
A Day in the Afterlife of Philip K. Dick (disponible sur le
site philipKdick.com),
des parties de la présente interview. Je ne peux donc plus prétendre
honnêtement qu'elle est à ma connaissance inédite ! Disons qu'elle
est, euh, "jamais publiée dans son intégralité". (Enfin jusqu'au 3 octobre
2002, date à laquelle la chaîne de TV câblée Canal Jimmy l'a diffusée.)
Voici ce qui est indiquée sur la cassette video :
« Philip K. DICK » Auteurs : Yves
BREUX & François LUXEREAU.
Durée : 40 ' Adresse : CNRS
Audiovisuel 1, place A. Briand 92195 Meudon
Cedex
La durée réelle est d'environ 22 minutes. Les titres utilisés ci-après sont
ceux qui apparaissent sur la cassette (les questions posées à Dick ne sont
pas audibles, seul un plan de coupe apparaît avec le libellé de la
question)
PHILIP K. DICK. METZ,
SEPT. 77, INTERVIEW
1. Situation d'écrivain en France et comparaison
avec les USA
La situation des écrivains
comme moi est très modeste en Amérique. On y considère que la
Science-Fiction est destinée aux adolescents, aux jeunes tout juste
sortis du lycée et aux gens que la littérature générale
ennuie. Et les éditeurs n'achèteront un roman que s'il se conforme à un
code moral strict, le code moral des libraires, et qui exclue le sexe,
la violence, etc....
Nous sommes donc limités à l'écriture de livres ne comportant ni sexe,
ni violence, ni idées profondes. Quelque chose comme des romans
d'aventure, ce que nous appelons space-opera, qui n'est rien
d'autre que du western situé dans le futur. Et c'est une forte pression
que nous subissons. La Science-Fiction n'y est qu'un genre, autant
considéré que les romans à l'eau de rose ; nous sommes considérés
comme le fond du panier.
Ceci dit, ce n'est pas aussi sombre
aujourd'hui que cela l'était il y a quelques années, grâce à notre
récente « découverte » par le monde universitaire : des articles savants
ont été publiés en Amérique sur la Science-Fiction, et de plus des
romans de Science-Fiction sont utilisés en cours dans les universités,
les lycées et les collèges. En fait, un de mes romans est utilisé dans
un cours sur le roman moderne, non en tant que roman de Science-Fiction,
mais comme exemple de roman moderne. Mais cela reste rare. Et l'attitude
générale en Amérique est toujours hautement nuisible. Quant à moi, ayant
commencé comme écrivain de pulp, en écrivant des nouvelles pour des pulp
magazines, et n'ayant jamais imaginé avoir une quelconque importance,
cette attitude ne m'a pas gêné, je le considérais
comme allant de soi. J'ai été vendeur dans un magasin, et j'avais
l'habitude que les gens me crient dessus et me disent ce que je
devais faire, aussi me retrouver écrivain et me faire crier dessus et dire
ce que j'avais à faire ne m'a pas surpris.
Mais j'ai alors découvert qu'en
Europe, et plus particulièrement en France, la Science-Fiction était prise
au sérieux, et qu'un écrivain de Science-Fiction n'y était pas aussi peu estimé qu'un concierge, et cela m'a vraiment ravi, énormément surpris, et
a beaucoup plu à mon agent. J'ai commencé à rencontrer des français qui
venaient me rendre visite. J'ai eu la visite d'un monsieur dont un de mes
romans était le sujet de mémoire. Et j'étais vraiment surpris, je n'arrivais
pas à imaginer qu'on pouvait prendre la Science-Fiction au sérieux. Pendant
toute maa carrière, j'ai écrit des romans que je tiens pour
sérieux, mais ils n'ont jamais été très bien accueillis en Amérique. Mon
roman qui s'est le mieux vendu était Loterie solaire, à plus de 300 000
exemplaires. Le Maître
du Haut-Château, qui m'a valu le prix Hugo, s'est vendu à
presque — eh bien, il doit à présent dépasser les 300 000 exemplaires. Mais
généralement, un roman américain de Science-Fiction se
vend à 40 000 ou 50 000 exemplaires, ce qui, dans un pays de la taille des
États-Unis, n'est qu'une très petite partie du lectorat.
Bien sûr, il y a des exceptions, comme La
Variété Andromède, qui deviennent des best-sellers. Les maisons d'édition
leurs font toujours beaucoup de publicité. En général, ils sont basés sur
des idées simplistes, du genre d'une maladie venant de l'espace. Ces idées
sont faciles, elles ne sont plus vraiment intéressantes. H.G. WELLS les a
déjà utilisées, ou il aurait pu le faire. Et j'ai tendance à dire que le
meilleur encouragement pour moi, en tant qu'écrivain sérieux, a été la
réaction française à mes écrits, réaction qui a commencé entre 1964 et 1968
- puisqu'en 1964 les éditions OPTA m'ont contacté pour la première fois et
m'ont déclaré vouloir publier l'intégralité de mon oeuvre, et de leur
correspondance j'ai pu déduire que leur attitude vis à vis de mes écrits et
de la Science-Fiction en général était complètement différente. J'étais donc
encouragé, par le simple fait de savoir qu'ils atteindraient éventuellement
un public sérieux, à écrire des romans bien plus sérieux. Mais c'était
habituel en Amérique, je me souviens par exemple de l'époque où j'ai acheté
ma première nouvelle publiée, quelqu'un m'a demandé » Tu lis vraiment ce
genre de trucs ? » et j'ai répondu « Eh bien, non seulement j'en lis, mais
j'en écris. » et les gens me disaient » Pourquoi ne te mets-tu pas à écrire
sérieusement ? Pourquoi écris-tu de la Science-Fiction ? Écris quelque chose
de sérieux ! » et par là ils voulaient dire : important. Mais je suis
conscient d'avoir fait du mieux que je pouvais, j'ai écrit les romans les
plus profonds et imaginatifs que je pouvais et je les ai lâchés dans le
monde en espérant qu'ils finiraient par rencontrer leur public.
Mais il y a une énorme différence entre la
France et l'Amérique au niveau de l'intérêt porté à la Science-Fiction. Et
j'apprécie énormément l'intérêt français. En fait, il m'eut été impossible
de continuer ma carrière sans le soutien du public français — tant sur le plan
financier que moral.
2. Votre popularite en France vient-elle de
notre culture ? (le Romantisme, etc...)
Tout d'abord, il y a en
Amérique un gros défaut qui ne semble pas exister en France, et qui est
l'anti-intellectualisme basique des Américains, qui ne s'intéressent pas
aux romans d'idées. Et la Science-Fiction est essentiellement le domaine
des idées.
Et cet anti-intellectualisme de l'Amérique
— des Américains — leur interdit de s'intéresser aux idées imaginatives
et aux concepts intellectuels. Mais en ce qui concerne mon propre
travail, il y a un aspect qui diffère des autres écrivains de
Science-Fiction : j'ai grandi à Berkeley, et mon éducation n'a en rien
été limitée à la lecture des romans de SF qui ont précédé les miens,
comme ceux de Van Vogt ou Heinlein, ou des gens comme ça, Padgett,
Bradbury, etc. Moi, ce que je lisais — habitant une ville universitaire
— c'était Flaubert, Stendhal, Balzac, Proust, et les romanciers russes
influencés par les écrivains réalistes français. Et je pense qu'une des
raisons pour lesquelles je suis populaire en France est que les romans
réalistes, « tranche de vie » , que j'écris, sont essentiellement
basés sur les romans réalistes français du XIXosiècle.
Par exemple, si je devais citer mes romans préférés,
ce serait Madame Bovary, le Rouge et le Noir de Stendhal -
voilà mes deux romans préférés, avec Pères et Fils de
Tourgueniev.
Et dans un sens, j'ai appris l'art du
roman non pas à partir de modèles de prose anglaise, mais
française. Cela a donc peut-être un sens que mes écrits soient bien
accueillis en France. Tenez, mon roman Simulacres, qui utilise
quelque chose comme 15 ou 16 personnages principaux, est sans aucun
doute dérivé des écrivains français comme Balzac. Je pense que cela
s'applique plus à mon cas qu'aux autres écrivains de Science-Fiction
américains. En fait, les écrivains — et les lecteurs — de SF américains
souffrent à mon avis d'un gros défaut : ils sont isolés de la grande
littérature mondiale : les romans russes, français, anglais, et ceux des
grands auteurs américains. En d'autres termes, c'est une boucle fermée : un
auteur de SF américain est en général un ancien fan de SF qui n'a donc lu
que des romans de SF. Et par conséquent, quand il se met à écrire de la SF,
il ne se base que sur la Science-Fiction qui l'a précédé. Mais comme j'ai eu
la chance de vivre à Berkeley, qui est probablement un centre aussi
intellectuel qu'un autre dans le monde, je n'ai pas été limité comme mes
collègues auteurs de SF.
3. Avez-vous été beaucoup sollicité depuis
votre arrivée en France ?
Oh, oui bien sûr ! Euh,
je ne voudrais pas que ma réponse semble... [rires]. Eh bien, mon agent
et des amis — français — m'avaient informé que je rencontrerai
probablement des éditeurs et des rédacteurs en chef qui avaient
soutenu mes livres. Je suis tout à fait conscient du
nombre de mes livres imprimés en France, et du nombre d'éditions, grâce
aux rapports — détaillés — de mon agent, et je savais que, en France
surtout, par comparaison avec l'Italie, l'Allemagne ou l'Angleterre,
l'intérêt porté à mes écrits serait plus grand de la part des gens du
métier, de l'industrie du livre, que de la part des simples lecteurs et
fans.
4. Votre définition — votre goût — de
la vie — dans le siècle (aux USA)
Ma relation avec les États-Unis
a toujours été très mauvaise. J'ai toujours cru que la police américaine
était sur le point de m'arrêter pour une raison quelconque. Cela vient
peut-être de ma lecture du Procès, de Kafka : ce livre m'a
beaucoup influencé, cette histoire de quelqu'un qui est arrêté pour un
crime et à qui on ne dit jamais quel est son crime. A Berkeley, nous
étions vraiment radicaux — il y a cette chanson de Bob Dylan qui dit
« Quelle qu'était ton activité, tu ne sais pas ce que c'était, mais la
police dit que tu le fais encore » , quelque chose comme ça — j'ai
toujours eu cette sensation. C'était symbolique de mon aliénation par
rapport à la culture de mon propre pays : ils ne lisaient pas mes
livres et je ne les aimais pas. Je ne sentais aucune affinité, aucune
parenté avec mes voisins et la population en général. Je me souviens
qu'à une époque, ma peur de la police était si grande qu'à chaque fois
que je voyais une voiture de police stationnée à l'endroit où je passais
en voiture, je voulais demander à ma femme d'arrêter notre automobile
pour me rendre sur le champ aux policiers [rire], pour un crime
quelconque dont ils voudraient m'accuser.
Mes peurs se sont accrues durant la
présidence de Nixon, parce qu'à ce moment là il y avait vraiment de quoi
s'inquiéter, pour des gens comme moi. une fois Nixon déposé, mes peurs
ont complètement disparu et j'ai maintenant la sensation que les
États-Unis sont une nation permissive et tolérante. En ce qui concerne
ma réputation aux États-Unis, je n'espère aucunement en avoir une, à
part que la police m'a traité une fois de croisé et m'ont dit ne pas
avoir l'utilité d'un croisé, mais malheureusement ils ne m'ont pas dit
le but de ma croisade [rire]. J'avais peur de demander ce pourquoi
j'étais en croisade, et ils m'ont dit que si je ne quittais pas le
Comté, je prendrais une balle dans le dos, ou pire et... j'ai vraiment
suivi leur avis et j'ai quitté les États-Unis pour le Canada pendant un
certain temps. Mais je n'ai jamais découvert le but de ma croisade. Cela
avait peut-être à voir avec mes écrits ou avec mon style de vie, ou une
combinaison des deux, mais j'avais trop peur de la police pour demander ce
que j'étais en train de faire.
Cette attitude que j'ai se révèle dans mon
récent roman, Substance Mort, dans
lequel un agent des Stups commence à
faire des rapports sur lui-même, à apporter à ses supérieurs des
informations sur lui-même. La paranoïa de la période Nixon était si grande
de la part du gouvernement et aussi de la part de la contre-culture, des
gens de Berkeley. Toute personne qui comme moi avait grandi à Berkeley et y
avait fait part de la contre-culture était devenue un SUSPECT durant
l'administration Nixon. Il est impossible de dire quelle proportion
de nos peurs était justifiée : il y a eu des violations de domicile,
on a cambriolé ma maison, fait sauter mes dossiers pour les ouvrir, volé mes
papiers — et nous n'avons jamais découvert les auteurs de tout ça, mon
avocat prétend que c'est le gouvernement, qu'il n'y a aucun doute qu'il
s'agit du gouvernement — mais ce qu'ils cherchaient, je n'en sais rien, ce
qu'ils pensaient que je faisais, je n'en sais rien, je ne suis même pas sûr
qu'il s'agissait du gouvernement. Mais il y avait beaucoup de telles
violations de domicile, et ce genre d'expérience a tendance à vous rendre
vraiment parano : vous savez que vous êtes suspectés d'un crime, comme dans
Le Procès de Kafka [rire] ils ne m'ont jamais dit ce que j'avais fait
- ils m'ont juste dit que j'étais un croisé et qu'ils n'avaient pas besoin
d'un croisé — et le fait que je sois un intellectuel, un écrivain, me
rendait encore plus suspect à leurs yeux.
Vous devez ne pas perdre de vue qu'aux
États-Unis être un intellectuel, un écrivain, revient à porter sur le dos
une pancarte disant « Je suis un ennemi de l'état » . Je pense que c'est
difficile à comprendre, il y a une telle attitude anti-intellectuelle en
Amérique, c'est vraiment incroyable cette suspicion des autorités envers
ceux qu'ils appelaient « crânes d'oeuf ».
[Comme l'interviewer ne semble pas comprendre ...]
Eh bien ils appelaient les intellectuels
« crânes d'oeuf » — un terme de
dérision — et cette expression est originaire de l'Allemagne Nazie. La
plupart des gens ne le savent pas, il se trouve que je le sais parce que
j'ai effectué de nombreuses recherches sur l'Allemagne Nazie pour mon roman Le Maître du
Haut-Château. L'expression « crâne d'oeuf » était utilisée par les
Sturm Abteilung — les SA — en référence à la facilité avec laquelle
les crânes des gens — sans défense — se brisaient sur le trottoir quand ils
les frappaient. Les Sturm Abteilung ont donc inventé cette
expression. Et elle s'est répandue aux États-Unis sans que l'on soit
conscient de son origine. Néanmoins, le fait que ce soit l'origine de
l'expression et qu'elle soit utilisée pour désigner les intellectuels
américains en dit long sur le genre de personnes qui l'utilisent.
5. Parano, drogué, etc... Connaissez-vous cette
« image » qui vous a précédé ici ?
Ce genre d'appréhension m'a
quitté d'un coup en 1974, quand l'administration Nixon a cessé
d'exister. Je ne crois pas que cette paranoïa soit irrationnelle,
considérant le gouvernement des États-Unis de l'époque. Si cela avait
été le cas, si ma parano avait été irrationnelle, elle aurait
probablement persisté après la fin du gouvernement Nixon. Mais en mars
1974, le programme gouvernemental d'espionnage des intellectuels
dissidents et pacifistes, celui qu'on appelait
« COINTELPRO » 1, a été
abandonnée et ma soi-disant
paranoïa a complètement disparu. J'ai senti cette impression se lever,
ce sentiment qu'il y avait un organisme policier de surveillance qui
enregistrait nos activités. J'ai senti cette impression se lever en mars
1974, et elle n'est jamais revenue.
C'est en mars 1974 qu'a été officiellement
abandonnée l'opération Chaos, cette opération de la CIA qui consistait à
harceler, déranger et garder sous surveillance les dissidents
américains. Le genre de paranoïa que Michel DEMUTH avait remarqué, et
qui était bien réelle, venait du fait que nous étions vraiment harcelés,
nous étions vraiment sous surveillance, c'est vrai, il n'y a aucun
doute à ce sujet. J'ai vu mon dossier à la CIA, j'ai vu mon dossier au
FBI, grâce à la loi américaine sur la liberté de l'information, j'ai eu
l'autorisation officielle de voir ces deux dossiers. La CIA ouvrait mon
courrier, le FBI avait un dossier sur moi, je les ai vu tous les
deux ! Mais je n'ai plus ce sentiment d'une activité policière.
En fait, ça dépend un peu de ce que vous
entendez par paranoïa. Si vous parlez d'une conviction psychotique de
persécution, qui n'est pas conforme à la réalité, je ne crois pas que
c'était mon cas. Mais bigre, c'est sûr que je pensais que les flics
surveillaient tout ce que je faisais, et j'avais raison. J'ai été
tuyauté par le milieu criminel, ils m'ont dit que ma maison était
surveillée, les numéros minéralogiques des voitures qui s'arrêtaient devant
chez moi étaient relevés, et ce n'était pas mon imagination, c'était
réel !
Chacun de mes visiteurs a eu son numéro de plaque minéralogique relevé par
les voisins. Et on m'a prévenu aussi que ma maison était surveillée et
qu'elle finirait par être frappée, mes dossiers par être ouverts, mes
papiers par être volés, et c'est ce qui a fini par se passer. Comme je l'ai
dit dans l'article de Rolling Stone, quand je suis rentré chez moi et
que j'ai trouvé ma maison en ruines, décombres et gravats, le chaos, avec les
fenêtres brisées, les portes arrachées, mes armoires fortes ouvertes à
l'explosif, j'ai dit « Dieu merci, je ne suis pas fou » [rire] J'ai vraiment
des ennemis ! C'est un soulagement énorme de découvrir qu'il y a vraiment
quelqu'un qui m'en veut.
NOTES : 1 : « COINTELPRO est un raccourci pour
"COunter-INTELligence PROgram.C'était une opération secrète tristement
célebre du FBI, lancée en 1967 par J. Edgar Hoover pour infiltrer, perturber
et discréditer les mouvement gauchistes aux Etats-Unis. Ses cibles
principales étaient le parti des Black Panthers, le Mouvement Pacifiste et
tout ce qui était perçu comme une menace par le gouvernement
américain. COINTELPRO utilisait des moyens violents et illégaux pour
détruire leurs ennemis, comme la surveillance, la provocation, l'écoute
téléphonique, l'effraction de domicile, la désinformation, la fabrication de
preuves, le chantage, la brutalité policière, et même l'assassinat pour
réprimer les dissidents.
COINTELPRO est une espèce de description rapide pour toutes les actions
illégales du gouvernement contre les dissidents dans les années 60. Les
Services de renseignements militaires, la CIA, la Maison Blanche et de
nombreux services de police municipaux avaient des programmes
similaires. L'affaire du Watergate est considérée comme un des fruits du
COINTELPRO et les premiers détails de son existence ne sont apparus en
pleine lumière que lors des enquêtes du Congrès US au sujet du Watergate. »
(Information fournie dans un E-mail privé par le toujours serviable Patrick
Clark. Reproduit avec sa permission. Traduit par mes soins).