Éléments technologiques futuristes

INTRODUCTION

MOYEN NARRATIF

COMPORTEMENTS SOCIAUX

DICK ET LA MACHINE 
 
 
 
 

INTRODUCTION

    Là aussi, les préjugés sont bien ancrés : on s'attendrait à ce qu'une bonne histoire de S.-F. fourmille de thermo-propulseurs à neutrons, d'holos-films interactifs à plasma fluide, ou décapsuleur de bière auto-régulé en caoutchouc ionisé.

    On va voir que Dick a un rapport bien précis aux éléments futuristes.

    D'une manière générale, la chose la plus importante à noter est qu'ils ne sont quasiment jamais des centres d'intérêt en eux-mêmes. Cependant, ils sont presque toujours présents dans les récits de l'auteur. Alors quel est leur rôle précis ?


MOYEN NARRATIF

    À mon sens, l'auteur les utilise pultôt comme un moyen narratif  qui a un double but :

  • Il les met d'abord au service de la construction de fond du monde qu'il décrit. Ceci lui permet de se situer clairement dans une société futuriste, et donc de placer ses personnages dans un cadre différent de notre réalité quotidienne.

        On peut alors regarder comment Dick nous décrit ces éléments : la plupart du temps, l'auteur ne s'embarque pas dans la description compliquée des inventions futuristes, mais les intègre dans le récit comme si elles étaient une composante normale de la société. Il nous en fait comprendre le rôle et le fonctionnement au travers de leur utilisation par les personnages. Certains éléments sont très simples à comprendre, comme le vidéophone, d'autres apparaissent plus complexes et totalement nouveaux.

        Remarque: cette question de la technologie future est un élément commun de tous les auteurs de science-fiction. Elle soulève le problème de savoir si ceux-ci sont des visionnaires, dans la mesure où ils décrivent des technologies bien avant leur existence. Je m'explique : on sait que quasiment toutes les inventions de Jules Verne, totalement farfelues à son époque, ont été réalisées par la suite. Il est alors logique de penser qu'une partie au moins des technologies imaginées par les auteurs de S.-F. seront réelles un jour. Il n'est qu'à prendre quelques exemples: le vidéophone, que Dick décrit dès ses premiers romans, est aujourd'hui une réalité. Le voyage dans l'espace également, et il ne fait plus de doute que d'ici à quelques années, les hommes marcheront sur une autre planète que leur bonne Terre natale. Par conséquent, sans apparaitre totalement illuminé, on peut légitimement se pencher sur ce que les auteurs de S.-F. (donc bien sûr Dick) nous racontent sur la technologie future.

  • Mais surtout, et c'est là le 2ème but des éléments futuristes, Dick centre sont attention sur les « situations relationnelles nouvelles » qu'engendre la technologie. Ainsi, il utilise souvent un élément technologique futuriste comme point de départ de ses histoires. En exemple, citons le roman L'oeil dans le ciel, où la chute des personnages dans le Bévatron permet des distorsions de réalité, ou encore le roman Brèche dans l'espace, où le translateur sert de base à cette fameuse brèche.


COMPORTEMENTS SOCIAUX

    Dick se sert également des avancées technologiques pour imaginer ce qui à mon avis relève de comportements sociaux. (Il s'agit là d'un élément bien connu : qui pourrait nier que la télévision a entrainé des comportement sociaux nouveaux ?)

    C'est par exemple le cas de la terraformation, ou adaptation écologique et biologique d'un planète, ou de la cryogénisation, c'est-à-dire la congélation des êtres humains. Dans ces deux cas, la technologie permet un comportement social nouveau : la terraformation (qui suppose bien sûr le voyage spatial) entraine l'emmigration spatiale, la colonnisation. La cryogénisation implique un désir de se retirer totalement du monde et de la société dans laquelle on vit.


DICK ET LA MACHINE

    Cependant, l'oeuvre de Dick est aussi marquée d'une passion pour la machine ou les objets. D'abord parce que les objets sont un des vecteurs de la réalité : si je vois mon PC et les couilles de Microsoft, c'est qu'il existe et que Bill Gates est un enfoiré1. L'objet est donc un point de repère de la réalité.

    Mais Dick va beaucoup plus loin dans ses reflexions et pose la question : la machine peut-elle être l'équivalent de l'être humain ? On sait en effet que dans un certain nombre de récits, Dick décrit des mondes où les plus hauts échelons de la hiérarchie du pouvoir sont occupés par des machines (voir Les marteaux de Vulcain par exemple).


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© Julien Mahoudeau

: Tss, tss, Julien, s'il te plaît, sois poli. On dit « Monsieur William Gates est un enfoiré. » [Note du webmaître]
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