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Flow my tears, the policeman said (écrit en 1973, publié en 1974)

Résumé  

      42 ans, beau, riche, célèbre, adulé, tel est Jason Taverner. Il n'est pourtant plus qu'une non-personne depuis qu'il s'est réveillé dans une chambre d'hôtel minable sans ses papiers d'identité. Il est seul, complètement seul : plus personne ne le connait.
     Et dans cet Etat policier, où les contrôles d'identité sont fréquents et la surveillance constante, pour une non-personne, c'est le camp de travail assuré.
     Mais Jason réagit. Et ses tentatives pour retrouver identité et sécurité vont être la cause d'une série de rencontres avec un certain nombre de personnages (essentiellement féminins), prétextes à une exploration des diverses formes de l'amour.
     Kathy Nelson, une jeune et talentueuse faussaire, mais également indicateur de police par amour pour son mari.Psychotique de surcroît...
     Ruth Rae, vieillissante mais toujours séduisante, nymphomane, mariée un nombre incalculable de fois.
     Mais surtout le général de police Félix Buckman, intelligent, humaniste et sensible, et sa soeur jumelle Alys, bisexuelle et droguée.
    
     « ... moins intéressant par l'aventure typiquement dickienne de Jason Taverner [...] que par les longues conversations-digressions où Dick nous parle de l'amour, de la création artistique, de la façon dont la théorie transforme la réalité qu'elle décrit ... » -- Jacques CHAMBON in LE MAGAZINE LITTÉRAIRE n° 219 de mai 1985.


Remarques  
       D'après Gérard Klein (préface à l'édition Ailleurs & Demain, reprise dans l'édition Omnibus), la première publication (en Masque SF) diffère sensiblement (coupures et interpolations) de l'édition originale. L'hypothèse avancée est celle d'un remaniement du manuscrit postérieur à la traduction qui en avait effectuée pour le Masque SF. Les éditions Ailleurs & Demain et Omnibus proposent la version intégrale publiée aux États-Unis augmentée des « surplus » de la première édition française. Prix John W. Campbell 1974.

Une page  

    [Ruth et Jason évoquent la lecture d'À rebrousse-temps. Ruth:]
    — ... T'est-il déjà arrivé, Jason, après avoir lu un livre, de voir soudain l'auteur à travers le tissu d'ennui des mots ? Tu comprends ce que je veux dire ?
    Il ne comprenait pas.
    — Quand tu as lu À rebrousse-temps, as-tu eu le sentiment de sentir la présence d'un être humain en filigrane ? Je pense — c'est une idée qui me vient — que l'on peut éprouver effectivement de l'amour, peut-être simplement une sorte d'amour, pour un auteur quand on entre en contact avec lui par le truchement d'un livre. Mais il ne le saura jamais. Surtout s'il est mort. Pourtant, il se peut que quelque chose de lui survive, que l'on aime à travers l'ouvrage.
    — Mort ou vivant, il ne le saura jamais et quand on aime quelqu'un qui ne le sait pas, il ne se passe rien. C'est parfaitement vain et absurde.
    — A mon avis, c'est ce qui pourrait arriver de plus extraordinaire à un être humain. Continuer de vivre au-delà de la mort dans un livre et être un jour aimé d'un façon ou d'une autre par quelqu'un qui le lira. Bien sûr, il faudrait que ce soit un bouquin tout ce qu'il y a de ...urph. Pas n'importe lequel.
    — A rebrousse-temps n'est pas un livre comme ça.
    — Pas pour toi, peut-être. Mais pour quelqu'un d'autre, qui sait ? Il suffirait d'une seule personne habitant un petit bled perdu, complètement paumé, à un moment précis. Alors l'auteur vivrait à nouveau fugitivement dans l'esprit de cette personne. Ce serait une sorte d'amour rare qu'on ne voit pas souvent. Mais un véritable amour quand même.
    — La seule chose qui l'intéresserait, c'est que son livre ait encore du succès et qu'on l'étudie toujours dans les écoles.
    — Ca aussi, c'est vrai, mais il aurait préféré qu'une personne, une seule, fasse réellement connaissance avec lui à travers son oeuvre. Je suis sûre que rien n'aurait pu lui plaire d'avantage, il l'espérait mais sans rien y croire. (Elle se mit à rire.) Je le vois d'ici... Un pauvre malheureux, un traîne-savates à demi fou rêvant dans sa tête malade de parvenir à l'immortalité. Quelque chose de pathétique. Et puis, rayé des cadres ! Un jour, fini et terminé, et il n'en saura jamais rien. Il aurait mieux valu pour lui qu'il n'ait pas écrit ce livre. Comme ça, il n'aurait pas nourri ce vain espoir.
    — Les vains espoirs sont mal partis dans le monde où nous vivons.
    — Ecoute, je viens de penser à quelque chose. Suppose que rien qu'en évoquant ces différentes formes d'amour, nous les ayons fait exister, toi et moi.

[chapitre 11, page 135 de l'édition Ailleurs & Demain] 

Commentaire de l'auteur  
       [...] je ne pouvais pas m'asseoir pour écrire ce roman en négligeant les éléments qui affectaient ma vie. Ce qui se produisait s'est frayé un passage jusque dans le livre, et l'a dominé.[...]

[commentaire complet]

Publications françaises  
  • Le Masque SF n° 22, Librairie des Champs-Elysées, 1975, sous le titre Le Prisme du néant [trad. Michel DEUTSCH] ISBN: 2-7024-0344-1
  • Ailleurs & Demain/Classiques, Laffont , 1985 [trad. Michel DEUTSCH et Isabelle DELORD]. ISBN: 2-221-04246-8
  • J'Ai Lu n° 2451, 1988. ISBN: 2-277-22451-6
  • in AURORE SUR UN JARDIN DE PALMES, collection Omnibus, Presses de la Cité, 1994. ISBN: 2-258-03698-4
  • 10/18 Domaine Étranger n° 3475, novembre 2002 [trad. Michel DEUTSCH et Isabelle DELORD]. ISBN:  2-264-03003-8
Liens externes  
 La belle critique de Philippe Curval dans sa Petite Chronique de Nuit parue dans le no 137 (oct. 1975) de Galaxie.


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