Société oppressante

    Voila pour moi un des thèmes trés importants de Dick, peut-être aussi un des plus compliqués à analyser en profondeur. On peut en effet dire que la quasi totalité des romans de Dick (hors dernière période, et encore), prennent corps dans des sociétés totalitaires, oppressantes. La plupart du temps, la population se trouve soumise à des systèmes gouvernementaux qui la privent de toutes sortes de libertés. Une question se pose : pourquoi ?

    Dick était-il un paranoïaque ? Se sentait-il persécuté à ce point qu'il ne puisse décrire quasiment que des systèmes qui écrasent l'être humain, le noyant dans des contraintes effarantes ? (Il suffit de penser ici au roman La vérité avant-dernière où des millions d'êtres humains vivent sous terre, abusés par un gouvernement mensonger et quelques milliers d'hommes qui leur font croire que la surface de la terre est invivable.)

    Bien sûr, il y a un peu de paranoïa, que Dick subissait sans doute vraiment, et dont il a également volontairement joué dans sa vie, étant conscient de son état. Il est donc normal que cet aspect transparaisse dans son oeuvre. Mais à mon sens, tout cela est beaucoup plus profond que de la simple paranoïa de base du type « tout le monde m'en veut, je suis un martyr ».

    Pour ma part, je dirais qu'on a là une des preuves que Dick était un visionnaire. Mais entendons-nous bien : il n'est pas visionnaire parce qu'il décrirait un système vers lequel l'humanité se dirige, mais bel et bien parce qu'il comprend les vices terribles des avenirs vers lesquels elle pourrait se diriger. En ce sens, même si cela peut parfois nous apparaitre exagéré, trés poussé, Dick nous montre ce que, dans certaines situations extrêmes, pourraient devenir les rapports humains.


Retour au Glossaire des mondes dickiens

© Julien Mahoudeau

_______
PKDLe ParaDick ... est hébergé par Dern. modif. 02 octobre 2002 à 15h45.
Copyright: © Gilles GOULLET, 1996-2002
nooSFèrenooSFère, l'encyclopédie de la SF